The concience of the gaze, THE GAZE ADVENTURE
KinoCulture, Montreal
critic by Elie Castiel
critic by Elie Castiel
The concience of the gaze
"An aesthetic filmof undeniable beauty"
The Gaze Adventure
Posted on 15 octobre 2023
| H O R I Z O N S
i n t e m p o r e l s|
Dimitris Athanitis
La
conscience
du
regard
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★★
Film-somme, film-essai, mais surtout regard porté sur son propre cinéma, non pas comme s’il s’agissait d’un postulat testamentaire, mais fort heureusement élargi dans une perspective de continuité, voire même de synergie. Une façon sans doute d’envisager un nouveau cycle cinématographique.
Le film de Dimitris Athanitis, The Gaze Adventure sera présenté dans le cycle « Cinéma grec » au prochain Festival international du film de Thessalonique, en novembre prochain. Une nouvelle carte de visite qui englobe tous ses films autour de la notion du « regard », cet élément filmique si indicible à l’œil nu, car exigeant du spectateur un effort intellectuel pour qu’il puisse s’apercevoir de ses résonnances, ses aspérités, ses tours d’horizon et de quelque chose loin d’être négligeable, son rapport à la caméra, donc au cadre et au plan.
Ce tour d’horizon où les extraits choisis, grâce au montage articulé d’Athanitis et de Stamatis Magoulas, impose souvent le gros plan, parfois même « très » gros , une façon d’immerger dans la plénitude des personnages, d’envahir leur intimité, car c’est de cela aussi que se nourrit le regard.
Regard inquisiteur, regard voyeur, regard tout court. Et si le cinéma n’était « que cela »? Dimitri Athanitis se pose la question. Il n’y répond pas, à moins que la finale du film ressemble à une ouverture.
Dans le cas du cinéma grec de la modernité, une idée entre dans l’esprit du critique : et si certains cinéastes helléniques influents n’étaient après tout que les représentants de ces philosophes de l’Antiquité? Non pas pour les remplacer, mais tout au moins, raviver leurs idées à travers les images en mouvement.
À en juger par les extraits choisis, le regard est une aventure où circulent le drame, la tragédie, l’amour passionnel (il faut ajouter, dans le cas d’Athanitis, hétérosexuel), l’impuissance de raviver le désir, lorsque éteint, le suicide, l’érotisme comme « salut de l’âme », le rapprochement au corps de l’autre, cette étrange sensation inexplicable de faire partie des vivants.
Mais au fond, ce film esthétique d’une beauté plastique indéniable dont le carton, au début, affiche clairement sa proposition « When I opened my eyes, I discovered an unknown world » / Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai découvert un monde inconnu » ne serait après tout que le rapport entre le conscient et l’inconscient, entre l’existence et le néant, entre ce qu’on devine et ce qui est, ou peut-être pas.
Entre un extrait et l’autre, une cohésion systématique, un témoignage d’unité au corpus cinématographique de l’auteur, qui bien que ces films ne se ressemblent pas, partagent la même « aventure du regard ». Le regard, unité exigeante, cristalline malgré ses formes originelles.
Il n’est pas surprenant que le cinéaste ait eu souvent recours à Médée, son plus récent film, car par le biais (bien personnel) de la tragédie d’Euripide, Athanitis pose un regard lucide sur les possibilités de transcrire en images une proposition, à l’origine, littéraire, à l’étude du savoir.
Le regard s’impose là en plans larges, contrairement aux extraits de No Sympathy for the Devil, dominé par le gros plan. Mais au fond, ce film esthétique d’une beauté plastique indéniable dont le carton, au début, affiche clairement sa proposition « When I opened my eyes, I discovered an unknown world » / Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai découvert un monde inconnu » ne serait après tout que le rapport entre le conscient et l’inconscient, entre l’existence et le néant, entre ce qu’on devine et ce qui est, ou peut-être pas.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Dimitris Athanitis
Scénario
Dimitris Athanitis
Son
Dimitris Athanitis
Stamatis Magoulas
Montage
Stamatis Magoulas
"An aesthetic filmof undeniable beauty"
The Gaze Adventure
Posted on 15 octobre 2023
| H O R I Z O N S
i n t e m p o r e l s|
Dimitris Athanitis
La
conscience
du
regard
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★★
Film-somme, film-essai, mais surtout regard porté sur son propre cinéma, non pas comme s’il s’agissait d’un postulat testamentaire, mais fort heureusement élargi dans une perspective de continuité, voire même de synergie. Une façon sans doute d’envisager un nouveau cycle cinématographique.
Le film de Dimitris Athanitis, The Gaze Adventure sera présenté dans le cycle « Cinéma grec » au prochain Festival international du film de Thessalonique, en novembre prochain. Une nouvelle carte de visite qui englobe tous ses films autour de la notion du « regard », cet élément filmique si indicible à l’œil nu, car exigeant du spectateur un effort intellectuel pour qu’il puisse s’apercevoir de ses résonnances, ses aspérités, ses tours d’horizon et de quelque chose loin d’être négligeable, son rapport à la caméra, donc au cadre et au plan.
Ce tour d’horizon où les extraits choisis, grâce au montage articulé d’Athanitis et de Stamatis Magoulas, impose souvent le gros plan, parfois même « très » gros , une façon d’immerger dans la plénitude des personnages, d’envahir leur intimité, car c’est de cela aussi que se nourrit le regard.
Regard inquisiteur, regard voyeur, regard tout court. Et si le cinéma n’était « que cela »? Dimitri Athanitis se pose la question. Il n’y répond pas, à moins que la finale du film ressemble à une ouverture.
Dans le cas du cinéma grec de la modernité, une idée entre dans l’esprit du critique : et si certains cinéastes helléniques influents n’étaient après tout que les représentants de ces philosophes de l’Antiquité? Non pas pour les remplacer, mais tout au moins, raviver leurs idées à travers les images en mouvement.
À en juger par les extraits choisis, le regard est une aventure où circulent le drame, la tragédie, l’amour passionnel (il faut ajouter, dans le cas d’Athanitis, hétérosexuel), l’impuissance de raviver le désir, lorsque éteint, le suicide, l’érotisme comme « salut de l’âme », le rapprochement au corps de l’autre, cette étrange sensation inexplicable de faire partie des vivants.
Mais au fond, ce film esthétique d’une beauté plastique indéniable dont le carton, au début, affiche clairement sa proposition « When I opened my eyes, I discovered an unknown world » / Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai découvert un monde inconnu » ne serait après tout que le rapport entre le conscient et l’inconscient, entre l’existence et le néant, entre ce qu’on devine et ce qui est, ou peut-être pas.
Entre un extrait et l’autre, une cohésion systématique, un témoignage d’unité au corpus cinématographique de l’auteur, qui bien que ces films ne se ressemblent pas, partagent la même « aventure du regard ». Le regard, unité exigeante, cristalline malgré ses formes originelles.
Il n’est pas surprenant que le cinéaste ait eu souvent recours à Médée, son plus récent film, car par le biais (bien personnel) de la tragédie d’Euripide, Athanitis pose un regard lucide sur les possibilités de transcrire en images une proposition, à l’origine, littéraire, à l’étude du savoir.
Le regard s’impose là en plans larges, contrairement aux extraits de No Sympathy for the Devil, dominé par le gros plan. Mais au fond, ce film esthétique d’une beauté plastique indéniable dont le carton, au début, affiche clairement sa proposition « When I opened my eyes, I discovered an unknown world » / Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai découvert un monde inconnu » ne serait après tout que le rapport entre le conscient et l’inconscient, entre l’existence et le néant, entre ce qu’on devine et ce qui est, ou peut-être pas.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Dimitris Athanitis
Scénario
Dimitris Athanitis
Son
Dimitris Athanitis
Stamatis Magoulas
Montage
Stamatis Magoulas